Depuis 2002, l’association « Bonheur Retrouve » aide les réfugiés à s’intégrer

Président de l'association ABR

Président de l’association ABR

Il n’est pas facile pour un Arménien d’Arménie d’aider ses compatriotes et ceux de l’ex URSS à s’intégrer en France. Pourtant, Hayk Mélikian a relevé le défi en créant l’association « Bonheur Retrouve » en septembre 2002. Au sein de cette structure, hébergée dans les locaux du CRDA, rue Cadet à Paris, les immigrés des pays de l’ex Union soviétique apprennent le français grâce à une équipe de bénévoles. Les enfants peuvent, en plus des cours de langue, y suivre des leçons de chant ou de danse. Depuis les débuts de l’association, les murs des locaux se sont couverts de dessins, de peintures d’enfants de réfugiés ou encore de photographies sur la Russie. Pour les journées de la Francophonie, les petits comme les grands déclament dans la langue de Molière les vers des poètes français. Une belle leçon d’entraide qui a lentement mûri dans le cerveau d’Hayk Mélikian. Cet ancien technicien d’Armentel arrive en France en 2001. Il est alors stupéfait par la précarité dans laquelle vivent ses compatriotes nouvellement immigrés. Ecœuré de les voir faire la queue place de la République à Paris pour manger et de suivre ainsi la cantine itinérante des restos du cœur avec leurs enfants, il décide d’agir. Mais ne sait pas comment s’y prendre.

Sa rencontre avec une Ingouche va lui montrer la voie. Elle lui présente les dessins de ses filles qui lui paraissent surdouées. Germe alors en lui l’idée d’une structure d’accueil pour que les immigrés et leurs enfants puissent d’épanouir. Mais Hayk Mélikian ne veut pas se limiter aux Arméniens et décide d’élargir son champ d’action à l’ensemble des réfugiés des pays de l’ex Union soviétique. Il crée donc en 2001 Bonheur retrouvé.

Mais aider les Arméniens à s’intégrer en France n’est pas toujours bien vu. Pourtant, un tel travail ne remet pas en cause un possible retour vers la mèrepatrie. Aux critiques l’accusant de favoriser l’émigration, Hayk Mélikian répond simplement que Bonheur retrouvé est la seule structure arménienne et russophone à prendre en charge globalement les problèmes de ces émigrés. En aidant ces personnes à mieux vivre et à découvrir la France, l’association travaille également pour le futur de l’Arménie. Hayk Mékelian en est sûr : une grande partie de ces réfugiés retournera au pays. Beaucoup d’entre eux y ont laissé des parents ou des biens. Et leur connaissance de la France et de l’Europe sera un plus lors de leur retour.

Après deux ans d’existence, l’association ne faiblit pas. Elle a créé des liens avec différentes villes de l’ex Union soviétique, où elle est présente. Une chorale de vingt personnes est, par exemple, venue de Rostov pour se produire à Romans, Valence et Champigny. Grâce à la persévérance des bénévoles, deux filles moldaves ont été retirées du trottoir et ont pu, avec l’aide d’une collecte, retourner chez elles. Bonheur retrouvé cherche désormais de nouveaux locaux et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.